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Jean-Baptiste Rey |
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Accueil / L'agroécologie / Modèles agricoles | |||||||||||||||||||
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D'autres modèles sont nécessaires
Le modèle dominant actuel, l'agriculture intensive et industrielle, a besoin d'être repensé. Certes, les deux dernières révolutions qui ont touchées l'agriculture, le développement des transports (et ainsi la logique d'échanges de denrées agricoles) et l'intentification de l'agriculture (plus exactement, une intensification des facteurs de production : mécanisation, pesticides et engrais de synthèse) avec l'augmentation des rendements des principales céréales de 1940 à 1970, ont permis de produire de la nourriture en quantité suffisante pour 7 milliards de personnes. Cette nourriture est cependant aujourd'hui très male répartie et distribuée (1 milliard de personnes gravement sous-alimentées, 1,3 milliard de personnes en sur-poids). Mais à quel prix et quelles conséquences ! Apprauvrissement des agriculteurs (600 millions d'entres eux sont touchés par la famine), dépendance des agriculteurs à l'industrie agro-alimentaire, dépendance totale au pétrole, contribution au changement climatique, pollution des sols et de l'eau, érosion des sols, contribution à la perte de biodiversité. Ce modèle n'est pas durable, ne serait-ce pour sa dépendance au pétrole. Quelle production agricole pour quelle alimentation ? Important, la question du modèle agricole ne peut être détachée de celle de l'alimentation. Si l'on veut avoir une production agricole compatible avec les enjeux écologiques, on a besoin de requestionner le système alimentaire. Et la question de l'équilibre entre la production de viande et la production végétale tient une place particulière, notamment dans les pays de l'OCDE (Europe, Etats-Unis, Canada, Japon, Australie) où la consommation de viande est très importante. Il convient donc de penser nos systèmes comme des systèmes agricoles et alimentaires et non seulement comme des systèmes agricoles. D'autres modèles sont possibles Il y a plusieurs options et modèles possibles pour l'agriculture et le système alimentaire mondial, autre que le modèle agricole intensif industriel. Scénarios Agrimonde L'INRA et le CIRAD ont mené, entre 2006 et 2008, une vaste étude prospective : "Agrimonde. Agricultures et alimentations du monde en 2050 : scénarios et défis pour un développement durable", publiée en février 2009. Elle explore les futurs possibles des agricultures et des alimentations du monde en 2050 et vise à fournir à la recherche agronomique les moyens de préparer l'avenir en terme d'orientation de la recherche et de positionnement stratégique au niveau internationnal... Deux scénarios sont étudiés, représentant des trajectoires possibles parmi la multiplicité des mondes possibles : - Agrimonde GO, reprenant un des 4 scénarios exploratoires contruits par le Millennium Ecocystem Assessment, "l'orchestration globale : une société mondialement connectée dans laquelle la croissance économique prime". Ce scénario, le plus tendantiel des 4, correspondant au prolongement des tendances actuelles à l'oeuvre et des dynamiques enclenchées, est analysé sous l'angle des sysèmes agricoles et alimentaires. - Agrimonde 1. Ce scénario est normatif, en rupture avec les scénarios du MEA et avec les principales tendances aujourd'hui à l'oeuvre. Il envisage en 2050 un monde qui a su instaurer un système agricole et alimentaire durable et interroge les chemins qui y mènent. Les hypothèses quantitatives et qualitatives Les deux scénarios reposent une hypothèse d'une population mondiale d'un peu moins de 9 milliards d'humains en 2050, soit la projection médiane de l'ONU établie en 2006, une augmentation de 42 % entre 2000 (6,2 milliard d'humains) et 2050. Les principales différences entre les deux scénarios concernent la quantité disponible en produits alimentaires, dont celle en produits d'origine animale, l'occupation des sols et les rendements des cultures alimentaires. |
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Des hypothèses sur les variables qualitatives sont aussi posées : contexte mondiale, régulations internationales, les dynamiques de la production agricole, dynamique de consommation de la biomasse, les stratégies des acteurs, les connaissances et techniques dans le champ de l'agriculture et de l'alimentation. Ces scénarios ont la vertu de mettre l'accent sur les changements et les transformations à envisager. Ces transformations sont dépendantes les unes des autres et doivent être envisagées dans toutes leurs dimensions techniques, sociales, économiques et politiques. Enfin, le
scénario Agrimonde 1 ouvre une possible intégration de
la fonction de production et de conservation de la biodiversité
au sein du même agro-écosystème.
Etude IAASTD L'étude
IAASTD a mobilisé 400 experts internationaux pendant
deux ans pour réaliser dans le domaine de la production agricole une
étude simillaire à celle menée par le GIEC sur le climat.
Les conclusions : le développement agricole doit être réorienter vers des approches plus holistiques, plus systémiques. Un developpement durable en agriculture nécessite un changement fondamentale dans la production, non seulement des aliments, mais aussi des connaissances. Bien que certains systèmes agricoles durables pratiqués par des agriculteurs font la preuve au quotidien de leur efficacité, de nombreuses connaissances sont encore manquantes pour créer, pour chaque production (maraîchage, arboriculture, cultures céréalières...), des systèmes différents du modèle intensive. Les approches plus écologiques doivent être appuyées. L'agroécologie comme option, comme orientation Réfléchir
et mettre en oeuvre une production et alimentation
nouvelles peut se faire en s’appuyant sur
l’agroécologie comme
disipline scientifique, pratique, mouvement social, et même éthique.
C'est un cadre pour la transition de nos systèmes alimentaires.
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Ces
informations reprennent principalement les propos de Philippe Baret,
professeur de génétique à
l’Université Catholique de Louivain, et Pierre M.
Stassart, enseignant-chercheur en sociologie à
l’Université de Liège à Arlon, lors d'une
conférence le 23 juin 2010,
« L’agroécologie, un cadre pour la transition de nos systèmes alimentaires ». Ils sont chercheurs associés à Etopia, centre d'animation et de recherche en écologie scientifique.
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dernière
mise à jour
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le 1 mars 2013 |