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Jean-Baptiste Rey |
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Agroécologie | |||||||||||||||||||
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Accueil / L'agroécologie / Définition | |||||||||||||||||||
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Il n'y a pas une définition simple de l'agroécologie, elle a plusieurs sens. Une discipline scientifique en mouvement Le terme
agroécologie a été utilisé pour la première fois par un agronome
américain d'origine russe, Basil Bensin, en 1928. Terme
scientifique, l'agroécologie est en premier lieu définie comme l'application de
l'écologie à l'agriculture.
Réaction à l'agriculture intensive et industrielle La discipline scientifique se développe véritablement à partir des années 1970 grâce aux travaux de scientifiques américains, en réaction à la première révolution verte, politique de transformation des agricultures dans les pays "en développement". Ces scientifiques américains travaillent dans des projets de développement en Amérique latine. Ils utilisent des approches croisant différentes disciplines scientifiques, l'agronomie, l'écologie, l'enthomologie, l'ethnobotanique. Un livre de référence paru en 1987 témoigne de cette réaction au modèle agricole dominant, "Agroécology : The scientific basis of alternative agriculture", écrit par Miguel Altieri, professeur chilien à l'université californienne de Berkeley. Propositions et transitions A partir des années 1980-1990 et le sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992, l'agroécologie est alors dans une dynamique de proposition. Elle est alors définie comme l'application des concepts et des principes de l'écologie à l'étude, la conception et la gestion d'agroécosystèmes durables. L'approche interdisciplinaire est encore plus grande avec des apports d'économistes, de géographes et de sociologues. De plus, l'enjeu devient le changement et non seulement la description du modèle alternatif. Ainsi, les proccesus de transitions pour passer d'un modèle à l'autre font l'objet de recherche en tant que tels. Tournant public A partir des années 2000, l'agriculture et l'alimentation devient une question publique, les citoyens s'interrogent de plus en plus sur la gestion des biens communs (eau, terre...) et sur la protection des ressources. Dans ce contexte, il y a encore un élargissement du champs de l'agroécologie. Elle devient l'étude, la conception et la gestion de systèmes alimentaires durables, d'après Francis et al. (2003) et Gliessman (2007).
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Un mouvement social
A partir du début des années 1980, parallèlement à ces recherches scientifiques, l'agroécologie est appropriée par des mouvements sociaux, en particulier en Amérique latine et au Brésil. Dans ce pays s'affrontent deux modèles, d'une part l'agriculture familiale (84% des agriculteurs du Brésil occuppant 24 % des terres, et approvisionnant en nourriture à 70% les Brésiliens), et d'autre part, l'agriculture d'exportation. Des mouvements sociaux y sont fortement développés, avec le mouvement des paysans sans terre et celui sur les semences. Pour ces mouvements bésiliens, l'agroécologie : - s'affirme comme un mouvement de résistance historique au modèle agricole dominant. - est une orientation politique forte pour un changement de paradigme, défendant une agriculture paysanne et familiale, la préservation de la biodiversité et la souveraineté alimentaire. - est aussi une mise en connexion des différents types de connaissances et de savoirs, avec des collaborations nouvelles entre les scientifiques et les paysans, orientée pour l'appui à la transition vers un nouveau modèle agricole et alimentaire. L'agroécologie n'est pas en Europe un mouvement social très affirmé. En France, Pierre Rabhi, créateur de l'association Terre & Humanisme, inspire et mobilise un mouvement en faveur de l'agroécologie. En 2008, un collectifs d'associations a organisé un colloque international d'agroécologie "Nourriture, Autonomie, Paysannerie" à Albi dans le Tarn, avec la participation de centres de recherche de différents pays. Un ensemble de pratiques
Les pratiques agrécologiques se fondent sur l'association de 5 principes, déclinés par Miguel Altieri en 1995 : • le renouvellement de la biomasse et l’entretien de la fertilité des sols ; • la minimisation des pertes en énergie solaire, en air et en eau ; • la diversification génétique dans le temps et l’espace ; • la valorisation des interactions biologiques ; • la lutte contre les ennemis des cultures (maladies, ravageurs et adventices). En appliquant ces principes, l'objectif est d'atteindre un équilibre (dynamique) de l'agroécosystème. De nouveaux liens L'agroécologie
est ainsi un
mouvement de critique et de résistance au modèle
dominant. Pour ne pas l'enfermer dans une définition
restrictive, elle pourrait être un modèle qui
prend en compte tout ce que modèle dominant ne prend pas en
compte.
L'agroécologie ne peut être ni exclusivement une manière de penser, une discipline scientifique, ni exclusivement un mouvement de transformation social ou un ensemble de pratiques. Elle peut être une option pour les reconnecter et les lier. Pour Jacques Wéry, président de l'Association des agronomes européens et, Thierry Doré, professeur à l'AgroParisTech, l'agroécologie est "l'expression, souvent contestataire, d'une volonté de modifier les liens entre l'agriculture, la science, le milieu naturel et la politique". |
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Ces
informations reprennent principalement les propos de Philippe Baret,
professeur de génétique à
l’Université Catholique de Louivain, et Pierre M.
Stassart, enseignant-chercheur en sociologie à
l’Université de Liège à Arlon, lors d'une
conférence le 23 juin 2010,
« L’agroécologie, un cadre pour la transition de nos systèmes alimentaires ». Ils sont chercheurs associés à Etopia, centre d'animation et de recherche en écologie scientifique.
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dernière
mise à jour
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le 1 mars 2013 |